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Multilinguisme

Résumé 

L’anglais domine l’édition scientifique et savante, mais l’utilisation d’une seule langue n’est pas sans conséquences pour les chercheurs, le monde de la recherche et la société. Le multilinguisme désigne l’utilisation de plus d’une langue pour diffuser la recherche. Cela peut inclure la traduction de publications individuelles, mais ça implique aussi un écosystème éditorial où les publications se font dans une variété de langues. Les mesures pour soutenir le multilinguisme incluent la diversification des réservoirs d’évaluateurs et de membres de comités de rédaction, la traduction des sites Web et des ressources, et l’application de politiques d’édition multilingue.

Texte détaillé

Ces dernières décennies, l’anglais est devenu la langue dominante dans l’édition scientifique et savante. Cependant, l’utilisation d’une seule langue pour la dissémination de la recherche revient à privilégier certains universitaires et à en marginaliser d’autres, ce qui n’est pas sans conséquences pour les personnes concernées, le monde de la recherche et, plus largement, la société. Par exemple, il se peut que les non anglophones aient besoin de plus de temps pour lire et écrire en anglais et qu’ils doivent composer avec plus de révisions et de rejets. La situation peut entraîner un volume de publications plus faible, ce qui est susceptible de nuire à la progression de leur carrière (Ramírez-Castañeda, 2020). De plus, lorsque les universitaires choisissent de publier dans une langue autre que l’anglais, leurs travaux sont moins susceptibles d’être indexés dans des bases de données prestigieuses, ce qui en diminue la découvrabilité et, donc, les chances d’être cités (Di Bitetti et Ferreras, 2017).

Entretemps, les universitaires anglophones, qui viennent principalement de cultures occidentales, auront plus de visibilité et de pouvoir, ce qui peut influencer les sujets étudiés et l’identité des communautés à qui profitent les résultats (Amano et coll., 2016). De même, leur plus grande visibilité et leur volume de publications peuvent donner à ces universitaires de meilleures occasions d’avancement professionnel, comme des nominations prestigieuses à la direction d’une revue, entre autres.

À mesure que se clarifient les conséquences de l’utilisation d’une seule langue pour la dissémination de la recherche, le mouvement pour rendre l’édition scientifique et savante multilingue gagne du terrain (Helsinki Initiative, 2019 ; UNESCO, 2021, etc.). Dans ce contexte, si le multilinguisme peut inclure la traduction de publications individuelles en plus d’une langue, cela signifie aussi qu’il faut soutenir l’édition dans une variété de langues même lorsque les œuvres éditées ne sont pas des traductions les unes des autres (par exemple, une revue ou un article peut paraître en finnois et un autre article ou une autre revue, en polonais).

Les éditeurs ayant choisi le modèle Diamant peuvent soutenir l’édition savante multilingue de diverses manières :  

  • Rédiger ou réviser la déclaration de mission et les objectifs d’un éditeur de livres ou de revues pour améliorer la diversité linguistique et mesure les progrès en ce sens ;
  • Traduire les sites Web de livres ou de revues et les ressources connexes, ainsi que les appels à contributions, dans des langues autres que l’anglais ;
  • Diversifier les réservoirs d’évaluateurs, de membres des comités de rédaction et de évaluateurs pour accroître la couverture linguistique, et demander aux auteurs s’ils peuvent accepter l’évaluation d’un pair ou des révisions dans une autre langue que l’anglais ;
  • Examiner les directives aux auteurs pour clarifier les politiques et pratiques autour du multilinguisme (par exemple, quelles sont les langues de publication acceptées ? Est-ce que les traductions sont autorisées ? Comment citer des travaux dans d’autres langues ? La limite totale de mots peut-elle être repoussée pour certaines langues ?) ;
  • Prodiguer des conseils concrets pour aider les auteurs à rédiger leur texte d’une manière qui l’optimise pour la traduction ;
  • Appliquer des politiques de présentation du résumé traduit, du sommaire écrit en langue simple ou du texte complet à côté de chaque article publié ;
  • Créer, dans les plateformes de reconnaissance de services (comme Publons), une signature visible ou un champ pour la reconnaissance des traducteurs ou les évaluateurs multilingues ;
  • Offrir des accords de licence à faible coût qui permettent aux auteurs de faire traduire leurs publications ailleurs ou de publier des traductions de manuscrits déjà publiés ;
  • Fournir ou faciliter un soutien à la traduction à côté d’un soutien à l’édition ;
  • Intégrer de nouvelles fonctionnalités dans les plateformes de revues, comme la capacité de gérer des métadonnées multilingues, ou un forum pour faciliter la traduction par les pairs ;
  • Encourager l’utilisation d’indicateurs de mesure qui permettent la citation plus facile et plus équitable des articles ou revues non anglophones.


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